Opération de recherche et de sauvetage - équipage De Gallant

Le navire de transport à la voile De Gallant et son équipage ont été victimes d’un incident grave ce 21 mai 2024.
Cette page sera régulièrement mise à jour en fonction des informations en notre possession.

Communiqué - 31 mai 2024

Le voilier-cargo De Gallant a fait naufrage au Sud des Bahamas tôt mardi 21 mai 2024, dans des circonstances aujourd’hui en partie connues.
Des conditions météorologiques hors-normes ont entraîné la perte du navire en quelques minutes.
Six personnes ont rapidement été secourues par les Garde-Côtes des Etats-Unis, qui ont poursuivi leurs recherches pour deux marins manquant à l’appel. Malgré l’ampleur du dispositif et les conditions météorologiques redevenues bonnes dans lesquelles il a été déployé, Léa et Emma n’ont pas été retrouvées. Elles sont aujourd’hui portées disparues.

Armé au transport à la voile depuis 2017 par la Blue Schooner Company (BSC), le navire avait quitté la Colombie le 11 mai dernier chargé de cafés, cacaos et sucre de canne destinés à divers chargeurs européens.

 

Qui sont les deux portées disparues ?

Emma et Léa sont toutes deux marins professionnelles. Elles ont souhaité, avec une opiniâtreté qui leur était propre, s’inscrire dans le sillage du transport à la voile, et celui du De Gallant en particulier.
Le secteur croissant du transport vélique repose avant tout sur celles et ceux qui font marcher ces navires. Beaucoup des marins qui constituent aujourd’hui les forces vives du transport vélique sont passés à bord du De Gallant. C’est encore un petit univers, fait de passionnés de voile et de personnes engagées pour un monde qui reste beau et vivable.
En ce qui concerne BSC, ceci a toujours engendré des équipages constitués de personnes porteuses de joie, de bienveillance et de détermination. Léa et Emma sont assurément de celles-là.

Emma T. , 31 ans, utilise ses compétences relationnelles et son originalité pour créer du lien au sein de l’équipage. Ainsi, vêtue d’une chemise léopard pour l’occasion, elle annonce en salle machine avoir placé cette année sous le signe de la “Mécagole”. C’est dire si assouvir son insatiable curiosité pour la mécanique ne lui fait jamais oublier qu’elle détient le titre – autoproclamé mais amplement mérité – de clown du bord.

Léa B. , 28 ans, sourire espiègle en guise de pavillon, est de celles qui prennent les nouveaux par la main. Qui, sous réserve d’avoir bu son premier café, leur explique, les encourage, les rassure au besoin. Hors quart, elle laisse un souvenir cuisant à qui ose la défier aux échecs. Mais avant tout, Léa se démarque par une détermination et un courage sans faille.

Avoir ces deux marins à votre bord est un atout. Techniquement bien sûr, mais tout aussi essentiel : humainement.
Si la relève est assurée par des personnes de cette trempe là, le monde meilleur auquel BSC s’attache à contribuer devient une certitude.

Toutes nos pensées et notre soutien renouvelé vont à leurs proches.

 

Peut-on encore retrouver Léa et Emma?

Le dispositif de recherche et de sauvetage qui a été déployé et les bonnes conditions météorologiques dans lesquelles il a été mené laissent malheureusement peu de place au doute.
Coordonné par le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) de Miami, il a été mis en place dans des délais extrêmement courts, avec des moyens et une rigueur dont leur égal français nous confirme qu’il sont hors du commun.
Au vu des conditions du naufrage, l’expérience maritime de ceux qui ont connaissance du dossier les porte à penser qu’en voir revenir six est déjà beaucoup.
Six ne sera jamais assez pour nous.

 

Quelque chose est-il prévu pour commémorer les disparues?

La communauté des marins, celle du transport à la voile en particulier, ne manquera pas de rendre hommage à Emma et Léa en temps voulu. Nous sommes en lien avec leurs familles et leurs proches, nous nous assurerons que ce moment indispensable pour tous se fasse dans les conditions et au moment opportuns.

 

Comment vont les six rescapés?

Rapatriés jeudi 23 mai, ils font groupe et se remémorent les joies partagées avec Léa et Emma. Ils sont avec leurs proches, et prennent les dispositions qu’il faut pour faire face au choc, en lien avec le Centre Ressource d’Aide Psychologique en Mer (CRAPEM) dont nous tenons à souligner le travail remarquable auprès de notre communauté.

 

Des précisions sur la manière dont l’accident est survenu ?

La séquence de l’accident est, au vu des éléments en notre possession, réellement hors-normes sur le plan météorologique. Dans ce sens, nous avons demandé une expertise météorologique avancée.
De plus, ainsi qu’il est de rigueur dans pareille situation, une enquête est ouverte par le Bureau d’enquêtes sur les événements de la mer (BEA Mer). Elle vise notamment à tirer les enseignements de tels événements, afin d’accroître la sécurité en milieu maritime. Blue Schooner Company s’attache à y contribuer autant que possible.

N. B. :
Le paragraphe suivant comprend un certain nombre de détails techniques que nous savons attendus de la communauté des marins. Toute reformulation devrait être considérée avec la plus grande des prudences.

Tout en attendant les conclusions du rapport d’enquête du BEA Mer, il nous est déjà possible de faire état de quelques faits tangibles.
Ceux-ci rappellent avant tout que la mer est un environnement professionnel dangereux, quels que soient les gages donnés par un navire largement éprouvé ou par l’excellence de son commandement et de son équipage.
Corroborées par les conditions météorologiques constatées sur place, les prévisions ne faisaient état d’aucun risque particulier pour la nuit du naufrage. De Gallant faisait route par vent particulièrement faible. De ce fait, il progressait lentement, sur mer d’huile. Quelques grains distants étaient identifiés et surveillés, au radar notamment. Malgré leurs positions sous le vent du navire, De Gallant était déjà sous-toilé, et l’affalage d’autres voiles avait été préparé.
Une chute brutale et importante de la température incite le bord à reprendre immédiatement la réduction de voilure. Mais quelques secondes plus tard, la descente d’une rafale d’une extrême violence entraîne déjà une gîte telle qu’une partie du navire est envahie d’eau. Toutes initiatives de mise en sécurité du voilier-cargo sont stoppées nettes par une deuxième rafale du même ordre. Il est trop tard pour le navire. L’ordre d’évacuation est alors donné, les appels de détresse émis, les combinaisons de survie enfilées sur un pont plus vertical qu’horizontal. De Gallant sombre déjà.
Seules quelques minutes se sont écoulées entre le moment où le voilier-cargo faisait route dans un vent trop faible, sur mer d’huile, et le moment où il a sombré.

Une campagne de dons pour “aider l’équipage de Gallant” est en ligne depuis lundi 27 mai, en êtes-vous les initiateurs?

Non. Nous avons appris son existence alors que la campagne comptait déjà une cinquantaine de contributions. Mais il est clair que les créateurs de la cagnotte ont bien cerné les choses.
Les personnes directement impactées par le naufrage, en particulier les familles des disparues, ont eu et vont avoir des frais bien réels, outre ce que les assurances diverses prendront en charge. Les rescapés ont aussi tout laissé à bord.
Notre outil de travail était assuré bien entendu. Mais il est des personnes, des partenaires et souvent amis pour qui il va être nécessaire que BSC gagne un peu de marge de manœuvre en ces temps difficiles. Les synergies déployées depuis 2017 autour du voilier-cargo De Gallant doivent être préservées.

L’importance des contributions nous confirme l’attachement que les gens ont à ce que nous avons cherché à développer.
Des rapports plus sains et plus directs avec les personnes avec qui nous échangeons et commerçons. Un comportement réellement respectueux de la planète qui nous accueille.

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La Blue Schooner Company tient une nouvelle fois à remercier les personnes et entreprises qui nous apportent leur soutien. En particulier la communauté maritime, qui fait preuve d’une solidarité réellement exceptionnelle. En ces jours difficiles, nous mesurons pleinement la valeur de vos mots, de votre aide et de votre présence.

Communiqué du 23 mai - 15h00 UTC

La Blue Schooner Company a reçu information officielle de la fin des opérations de recherche et de sauvetage visant à retrouver les deux marins manquant encore à l’appel suite au naufrage du voilier-cargo De Gallant mardi 21 mai dernier.
Elles étaient activement recherchées par les garde-côtes des États-Unis en charge des opérations sur zone depuis mardi 21 mai, après le repérage et l’hélitreuillage en début de matinée (heure locale) des six autres personnes présentes à bord. 

Malgré notre insistance pour la poursuite des recherches, l’ampleur des moyens déployés, l’excellence des garde-côtes des États-Unis et les conditions météorologiques dans lesquelles elles ont été menées nous forcent à considérer la pire issue.

C’est un bouleversement pour l’entreprise, la communauté maritime et celle du transport à la voile en particulier, qui perdent des marins et avant tout des humains exceptionnels. 

Par égard aux familles, nous ne pouvons pour l’heure pas fournir plus d’informations sur les personnes disparues.

Toutes nos pensées et notre attention vont à leurs familles et leurs proches.

Ils sont accompagnés et suivis par une équipe de soutien psychologique dédiée, et nous sommes à leurs côtés depuis le début des opérations.

Cet incident qui a entraîné la perte d’un navire ayant largement fait ses preuves et piloté par des marins professionnels capés est un rappel des dangers de la navigation et du métier de marin.

La séquence ayant mené au naufrage du voilier-cargo dans le Sud des Bahamas reste à éclaircir avec l’équipage rapatrié – dont le capitaine, les autorités compétentes et des analyses météorologiques et techniques.
Les premières informations dont nous disposons font état d’un phénomène météorologique imprévu, extrêmement brusque et violent lorsque le navire faisait route dans des conditions clémentes. Ceci aurait entraîné son chavirage puis sa perte par plus de 2.000 mètres de fond.

Les six personnes hélitreuillées mardi et recueillies par les services diplomatiques français ont été rapatriées aujourd’hui. Elles ont fait l’objet d’une prise en charge psychologique dédiée et ont retrouvé leurs proches.


La Blue Schooner Company tient d’ores et déjà à remercier les personnes qui nous apportent leur soutien et en particulier la solidarité dont fait preuve l’ensemble de la communauté de marins. Votre présence nous touche et sera d’autant plus précieuse dans les jours et semaines à venir.

Update 22 mai - 16h05 UTC

Les Garde-Côtes poursuivent les opérations de recherche pour les deux marins encore manquants.

Update 22 mai - 10h35 UTC

Les Garde-Côtes des Etats-Unis qui poursuivent actuellement les opérations de recherche viennent de nous informer que le navire De Gallant est coulé.

Communiqué du 22 mai - 07h UTC

Landéda, le 22 mai 2024 à 9h (7h UTC).

 

La direction de la Blue Schooner Company a reçu confirmation hier par les Garde-Côtes des Etats-Unis d’Amérique du chavirage du navire de transport à la voile “De Gallant”, et du sauvetage en cours de son équipage au Sud de l’archipel des Bahamas.

Les opérations de secours menées par le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) de Miami, en lien avec le CROSS Gris-Nez faisaient état hier à 14h59 UTC soit 10h59 heure locale de l’hélitreuillage de six des huit personnes présentes à bord.

Un important dispositif de sauvetage a été déployé et poursuit actuellement ses recherches. Il comprend deux hélicoptères, un avion et un navire des Gardes-Côtes des Etats-Unis, ainsi qu’un navire de patrouille des Bahamas.

Les conditions de visibilité sur place sont bonnes, le vent et l’état de la mer sont également bons, la température de l’eau est relativement chaude (27°C), et les six personnes d’ores et déjà recueillies étaient équipées de leur combinaison de survie (permettant de conserver la chaleur corporelle et de garantir la flottabilité individuelle).
Les prévisions météorologiques pour la période à venir sont très bonnes. 

Les deux membres d’équipage actuellement recherchés sont des marins professionnels formés et exercés aux techniques de survie et de sauvetage en mer.

Une assistance psychologique a été activée pour les personnes concernées et leurs proches.

Les circonstances de cet incident survenu par très bonnes conditions météorologiques (mer belle, vents inférieurs à 10 nœuds) et sur un navire ayant largement fait ses preuves resteront à déterminer, la priorité étant à cette heure la récupération de l’intégralité de notre équipage.
Les informations obtenues jusqu’ici évoquent la survenue très brusque et imprévue de vents extrêmement violents, entraînant le chavirage du navire et de fait son évacuation.

 

Le voilier de transport De Gallant a quitté Santa-Marta en Colombie le 11 mai dernier avec à son bord une cargaison de cafés, cacaos et sucre de canne destinés à divers chargeurs européens.

 

Toute notre attention est actuellement tournée vers l’assistance aux personnes concernées et leurs proches.